◀ Retour au sommaire de la newsletter

Quiet-Oceans s'est imposé en 4 ans comme le leader français des cabinets d'études environnementales spécialisées dans le bruit sous-marin. Un succès en France, mais aussi à l'export, acquis grâce à un effort constant d'innovation qui permet de répondre efficacement aux nouveaux enjeux de l'industrie maritime et à ceux de la recherche en écologie marine. Thomas Folegot, directeur de Quiet Oceans nous présente les enjeux liés au développement de cette nouvelle thématique de bruit sous-marin.

1. Le monde sous-marin n'est finalement pas un monde si silencieux ?!
Quelle est l'originalité de l'activité de Quiet Oceans dans ce domaine et des services proposés ? Qui sont vos clients ?


Non, le monde sous-marin est tout sauf silencieux, c'est un chorus sonore qui est composé de trois familles de bruits : tout d'abord les bruits naturels, ceux provoqués par le déferlement des vagues, les épisodes de pluie, les craquements sismiques de la terre, etc. Ensuite, ce sont les bruits biologiques, générés par toute la biodiversité marine, des plus petits comme les crevettes, aux plus grands comme les dauphins ou les baleines. Enfin, les bruits dits anthropiques, générés par les activités humaines en mer, telles que le trafic maritime, les travaux maritimes, les explorations offshores, les projets d'énergies renouvelables.


Depuis la décision en 2010 de la Commission Européenne de considérer le bruit sous-marin comme un indicateur de bon état écologique des eaux marines, tous les acteurs du monde marin son concernés, de près ou de loin, par ce nouvel enjeux environnemental. D'une part les gouvernements doivent évaluer, suivre et rendre compte des évolutions des niveaux de bruits dans leurs eaux territoriales, et d'autre part, tous les industriels qui souhaitent développer une activité en mer ont l'obligation d'évaluer leurs incidences sonores sur la faune marine, de les maîtriser, et, le cas échéant, de les réduire et/ou de les compenser.

Notre métier est d'accompagner tous ces acteurs dans le développement de leurs projets. Notre originalité repose sur une industrialisation des procédés et des méthodes, et la capacité à fournir des résultats compréhensibles de tous et à la hauteur des enjeux des industriels. A l'instar des services météorologiques, la clef de voute de notre offre repose sur l'élaboration de cartes statistiques de bruit.


2. L'innovation au service de la connaissance et du suivi des écosystèmes marins : Quels ont été les enjeux du projet Surveillamp* porté les Pôles Mer et l'AMP, et les bénéfices retirés pour votre entreprise ?


Le dynamisme du marché de la surveillance sonore sous-marine se traduit par des avancées technologiques majeures et fréquentes qu'il faut pouvoir partager avec les acteurs du monde maritime. Le projet Surveillamp porté par les Pôles Mer et l'Agence des Aires Marines Protégées (AAMP) nous a donné l'opportunité de démontrer, en mer, notre savoir-faire et nos innovations technologiques dans le domaine de la surveillance acoustique des écosystèmes marins.

Les innovations que nous avons démontrées se concentrent dans une bouée de monitoring acoustique de nouvelle génération, totalement autonome, et connectée en temps-réel à toute une série de services accessibles en ligne. La bouée offrant une « présence » permanente sur site, nous avons montré, en pratique comment nos outils permettent d'évaluer la fréquentation des sites par les mammifères marins, d'évaluer la vitalité des écosystèmes marins en écoutant leurs bruits, et de cartographier les bruits anthropiques du site afin d'évaluer la pression anthropique provoquée par les activités maritimes.

Cette bouée innovante et ses services associés disponibles par abonnement permettent aux gestionnaires et aux porteurs de projet maritime, depuis leur bureau, d'accéder et éventuellement de partager ces informations en temps-réel et par la consultation d'une base de données dédiée. Dès 2015, une de ces bouées équipera le Sanctuaire AGOA en Guadeloupe et Martinique.

3. Quelle est votre vision du développement de cette nouvelle thématique avec l'exploitation des ressources marines : minérales, énergétiques, etc ... ? Et comment le Pôle Mer Bretagne Atlantique peut-il accompagner les acteurs de l'innovation au développement de cette thématique ?


La thématique de la gestion des enjeux sonores sous-marins est structurellement en forte croissance car les besoins concernent des domaines d'activités en fort développement.

Le Pole Mer Bretagne Atlantique représente un réseau dense d'acteurs du maritime qui réunit à la fois des développeurs d'innovations (chercheurs et industriels), acteurs du développement économique et partenaires institutionnels et financiers.

A mon avis, deux accompagnements sont possibles :
Tout d'abord, à l'instar du projet Surveillamp, le Pôle Mer dispose de tous les ingrédients pour faire se rencontrer des acteurs maritimes ayant des besoins et des acteurs proposant des solutions innovantes. Outre les outils collaboratifs déjà mis en œuvre par le Pôle Mer Bretagne, l'organisation de démonstrations en milieu réel semble être un nouvel outil prometteur présentant l'intérêt de réaliser des vitrines technologiques qui valent tous les argumentaires commerciaux.
Enfin, dans un contexte de structuration à l'échelle française mais aussi européenne en filières industrielles de nombreuses activités industrielles en mer, telles que les énergies marines renouvelables, le Pôle devrait insuffler aux décideurs des grands groupes industriels la nécessité et les bénéfices à promouvoir les innovations françaises dans leurs projets à l'export.

www.quiet-oceans.com 
contact@quiet-oceans.com 

Surveillamp* : Le projet SURVEILLAMP fruit de la collaboration entre le Pôle Mer Bretagne Atlantique, le Pôle Mer Méditerranée et l'Agence des aires marines protégées vise à identifier et évaluer les outils technologiques qui vont aider les gestionnaires d'AMP dans leur mission d'inventaire et de suivi d'espaces toujours plus vastes. Pour nourrir cette réflexion, un programme de démonstration de matériels en mer au profit des gestionnaires a permis d'évaluer les capacités des équipements en conditions réelles et d'envisager leur intégration dans les protocoles de suivi du milieu marin.

Crédits photos : Quiet Oceans